Retour du Salone del Gusto (escapade à Turin avec Garofalo et Gente del Fud)
Je suis de retour d'une magnifique escapade à Turin pour le Salone del Gusto : le « salon du goût » que Slowfood organise tous les 2 ans à Turin.
Cette année, j'ai eu la chance d'aller visiter le salon grâce à la fabrique de pâtes italienne Garofalo et son projet « Gente del Fud ». J'ai fait une expérience magnifique et beaucoup de découvertes : me voilà pour vous les raconter.
C'est donc grâce à Garofalo et à mon amie Edda, qui a contribué à l'organisation du « challenge » lancé à une poignée de blogueuses culinaires françaises dont j'ai fait partie (je vous en parle plus bas dans ce même article), qu'avec la bonne compagnie de Pascale, Anne, Mamina et Edda je suis partie découvrir le Salone del Gusto édition 2012.
Fromage au moût, petites tomates du Piennolo- Vésuve, cannoli en directe de la Sicile, lard entier
Slowfood, le Salone del Gusto et Terra Madre
Slowfood est une association no profit fondée en Italie en 1989 par Carlo Petrini, devenue désormais une organisation internationale, présente dans différents pays dont la France.
Avec la devise de « bon, propre et juste » (« buono, pulito e giusto » en italien), Slowfood vise la diffusion d'une culture de la nourriture bonne pour les consommateurs, les producteurs et l’environnement, protège la biodiversité agricole et les traditions gastronomiques (notamment avec la création des « sentinelles ») et regroupe un réseau de plus de 200 communautés qui produisent une nourriture à petite échelle, durable et de qualité.
Avec ce même esprit, et dans l'idée de choix alimentaires faits avec la tête, depuis 1996 Slowfood organise à Turin le Salone del Gusto (Salon du goût), un événement devenu majeur, caractérisé par : des nombreux petits producteurs italiens et du monde qui exposent et vendent leurs produits artisanaux, des activités pédagogiques avec les « laboratoires du goûts » et une grande quantité de conférences.
Terra madre, née en 2004, est à la fois une rencontre annuelle et un réseau des « communautés de la nourriture » qui rassemble des petits producteurs et réalités agricoles, souvent menacées de disparition sous la pression exercée de la part de la grande distribution.
Cette année, pour la première fois, les deux événements – Salone del Gusto et Terra Madre – ont été réunis en un seul grand événement.
Inutile de vous dire que vue l'immensité du Salon (80.000 mq d'expo!!), je n'ai pas pu voir tout ce qu'il y avait, mais je me suis promenée dans les stand à perte de vue, où j'ai découvert toute une panoplie de produits artisanaux, dont vous avez un petit exemple dans le montage photo plus haut, et j'ai découvert ou redécouvert des matières premières autochtones italiennes, dont vous avez un petit exemple dans les photos ci-dessous.
Ancien blé dur « Saragolla » et noisette IGP du Piémont
A gauche (photo ci-dessus) vous avez le blé dur « saragolla », un blé très ancien, pauvre en gluten et avec des extraordinaires vertus nutritionnelles. Il semblerait remonter à l'époque des pharaons et il est encore cultivé dans des petits fermes du sud et centre Italie, il est utilisé pour préparer des pâtes séchées artisanales.
A droite voilà la « tonda gentile » la noisette IGP du Piémont : belle, grande, riche en goût, rien à voir avec les noisettes ordinaires que l'on peut trouver au supermarché.
Un autre petit exemple représentatif du terroir, dans le montage photo ci-dessous vous pouvez découvrir le poivron de Cuneo : un savoureux poivron autochtone du Piémont, reconnaissable par sa « moustache » foncée, et des variétés peu communes de thym et de sauge : le « thym argent » et la « sauge rouge ».
Poivrons de Cuneo, thym argent et sauge rouge
Si vous êtes intéressés par les produits protégés par les sentinelles de Slowfood, et présentes en grand partie au Salon du goût, je vous invite à cliquer ici pour découvrir les sentinelles italiennes (appelées « présidi ») et ici pour les sentinelles françaises.
La France aussi été présente au Salone del Gusto et Terra Madre, cliquez ici pour découvrir comment.
Gabriele Bonci, la "star" des pizzaiolo italiens
Du coté des dégustations, j'ai été aux anges quand j'ai découvert que Gabriele Bonci, la « star » des pizzaiolo italiens, été présent sur le salon avec sa pizzeria à la découpe éphémère : je me suis sentie à Rome !!
Le voilà Bonci, dans la photo ci-dessus. Il est un sacré passionné comme j'aime, il possède une petite pizzeria à la découpe de renom à Rome dont je me rendais très souvent quand j'y habitais.
Maintenant que mes occasions d'aller à Rome sont plus rares, vous pouvez imaginer ma joie quand j'ai vu qu'il était au salon et que je pouvais à nouveau déguster sa pizza (ça me manquait!!). J'adore surtout sa pâte à pizza : rigoureusement préparée au levain, avec les farines biologiques du Mulino Marino et avec une longue lévitation qui lui confèrent une texture incomparable: croquante à l'extérieur et moelleuse à l'intérieur.
Pour la partie d’exposition plus pédagogique que j'ai pu voir, dans le pavillon ethnique il y avait un énorme potager africain (montage photo ci-dessous) que j'ai aimé tout particulièrement, et une exposition des tubercules japonais, des graines asiatiques, ainsi que différentes variétés de riz qu'on pouvait observer, contempler, toucher, découvrir...
Potager africain, aubergine amère, tubercules japonais et bananier
Différentes variété de riz
Pour le manque de temps, je regrette juste de ne pas avoir pu participer aux conférences, car il y en avait énormément qui m’intéressaient, mais en surveillant le site de Slowfood les jours qui viennent, il est fort probable d'avoir quelques extraits.
Le Pastificio Garofalo, Gente del Fud, notre délégation française et le « challenge »
Mamina, moi-même et le chef Guido (notre précieux aide) sur le stand de Garofalo/Gente del Fud en train de cuisiner les pâtes pour 35 personnes !
Depuis 1789, le Pastificio Garofalo est installé à Gragnano, une ville à coté de Naples qu'on appelle « la ville des pâtes » vu qu'il y a des nombreux producteurs de pâtes de qualité.
Les pâtes Garofalo son distribuées en Italie et désormais aussi en France, on en trouve dans certains supermarchés (moi j'en trouve par exemple chez Auchan, au rayon « monde » ou au rayon des pâtes du coté « haut de gamme », même si son prix est très raisonnable).
L'entreprise Garofalo partage la philosophie du « bon, propre et juste » de Slowfood, qu'elle cherche à mettre en pratique dans sa fabrique de pâtes, et depuis quelques années est très présent au Salone del Gusto de Turin.
L'entreprise est très sensible au terroir et à l'importance et la sauvegarde des produits artisanaux d'excellence et, depuis quelques années, elle a créé un portail web participatif en Italie (mais j'espère qu'ils aillent bientôt étendre ce beau projet à la France), qui s'appelle « Gente de Fud ».
Il s'agit d'un répertoire des produits italiens artisanaux, afin de les (ré)découvrir, en connaître l'histoire, en sauvegarder la valeur et le terroir et découvrir ce dernier, vu qu'on trouve les adresses des producteurs. Les « food hunters » les « chercheurs » et rédacteurs de ce portail sont plus de 200 blogueurs, fédérés autours de ce projet.
Le nom « Gente del Fud » est un jeu de mots en italien qui sonne un peu comme « gens du food » mais l'écrire « Fud » avec « u » joue aussi avec le « sud » : un sud à la fois géographique et « métaphorique », le sud d'Italie d'où vient Garofalo, le sud du monde plus en général, économiquement défavorisé, où très souvent se trouvent beaucoup de petits artisans a soutenir et valoriser.
Cette année donc, le stand Garofalo au Salone del Gusto était un grand stand « Gente del Fud », où au lieu de montrer et vendre des pâtes, ils organisaient des démo culinaires – faites par des Chefs ou des blogueurs - ouvertes au public du Salon (avec dégustation bien sur ;-).
...et nous dans cette histoire ?
Nous cinq : Pascale, Anne et Edda dans une équipe et Mamina et moi-même dans l'autre équipe, avons eu l'honneur de représenter la France sur le stand de Garofalo/Gente del Fud.
Nous avons été invitées à cuisiner des pâtes du point de vue « français », en utilisant des produits typiques du terroir français, à faire découvrir aux italiens (...ça à été très intéressant pour moi, italienne, me détacher un moment de mon « italianisme » pour proposer les pâtes comme si j'étais française ;-). Voilà notre « challenge » !
Les deux équipe ont travaillé en parallèle, nous avions conçu nos recettes au préalable, avant de partir pour l'Italie, et le jour de la démo nous avons du les cuisiner pour 35 personnes : autant étaient les gens du public qui ont dégusté nos pâtes !
Avec Mamina, nous avons choisi de mettre en valeur le confit de canard, qui est un produit qui n’existe pas en Italie et qu'on a vraiment aimé faire découvrir aux italiens, en l'utilisant avec d'autres ingrédients français pour réaliser la sauce avec laquelle nous avons assaisonné les pâtes.
L'intitulé de notre recette, pondue à 4 mains par Mamina est moi-même, a été : « Fusilli bucati corti au confit de canard, échalotes au vin rouge, duxelles de champignons ».
Mais vu que cet article est déjà très long, et je ne voudrais pas que vous vous endormissiez en me lisant, je vous parlerai plus en détail de notre recette dans le prochain article.
Rendez-vous donc dans quelques jour avec la suite de l'histoire! :).
Je termine ma chronique avec l'une des plus belles rencontres que j'ai fait au Salon: son pseudo est Sgughi, elle (dans la photo ci-dessous) à 9 ans et c'est la plus jeune bloggueuses culinaire que j'aie jamais rencontré à présent !
Elle tient un blog qui s'appelle « Una bimba in cucina », qui signifie « Une petite fille en cuisine ».
Si vous comprenez l'italien allez y faire un tour en cliquant ici, et là pour la chronique de « son Salon del Gusto à elle ».
J'ai adoré échanger avec Sgughi et voir à quel point elle est passionnée par la cuisine, c'est un bonheur !
...En plus elle est un fin gourmet : elle a adoré le confit de canard ;-)
Sgughi, du blog italien « Una bimba in cucina » la plus jeune blogueuse culinaire que j'aie jamais rencontré ;-)
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